Félix Peaucou

1890

8 Juin 1890 Naissance à Angers, rue Saint-Lazare (paroisse Ste-Thérèse), de Félix Edouard Peaucou, fils de Félix Peaucou, ouvrier cordier, né en 1860 et de Marie-Louise, ouvrière textile, née en 1860. Il est le deuxième enfant d’une famille de trois (sa sœur aînée, Marthe, est née en 1886, et sa sœur cadette, Suzanne, naîtra en 1896). Félix est rapidement confié à une nourrice à Ecouflans, au nord d’Angers. Il sera bientôt repris par ses parents.

1895 Félix Peaucou père fonde une corderie qui prend rapidement son essor à Reculée (ancien quartier d’Angers donnant sur la Maine). Déménagement de la famille Peaucou à Reculée. Amateur de voile, le père soigne mal des refroidissements dus à des dessalages.

Carte Postale de Reculée 1909
Parents de Félix Peaucou

Au dessus, Félix Peaucou père & Marie-Louise.

Ci-contre, Reculée en 1909.

16 décembre 1900 Mort de Félix Peaucou père à quarante ans.
Pneumonie. Sa mère relève le défi de la corderie.
Échouera en raison de la maladie.

1902-1904 Fréquents séjour de sa mère à l’hôpital, victime de la même maladie que son mari. Les enfants, mineurs, sont suivis par l’orphelinat. Félix Peaucou est placé dans le nord du département avant d’occuper de nouveaux emplois à Angers.

janvier 1902Contraints de travailler, les deux aînés quittent l’école.
Leur mère redevient ouvrière textile. Félix Peaucou commence une série d’emplois divers, dont celui d’apprenti-photographe qui lui fait découvrir sa vocation de photographe.

16 juillet 1904Mort de sa mère.

1906

24 septembre 1906Félix Peaucou monte sur Paris.
Sa sœur aînée, mariée, s’y est installée et a trouvé à Félix un emploi d’apprenti-pâtissier à Levallois-Perret, ville nouvelle et industrielle jouxtant le XVIIe arrondissement. Découverte de Paris. Suite d’emplois précaires, Félix cherche sa voie.

couverture de l'Aérophile
Grand Palais
Exposition aéronautique
au Grand Palais.
15 octobre au 2 novembre 1910

1909 Découverte d’une nouvelle passion, l’aéronautique, grâce à l’hebdomadaire L’Aérophile “qui paraît en belles lettre bleues sur fond jaune.” Assiste en août à la clôture du meeting de Reims, sur le terrain de Bétheny. Il voit voler “notamment Latham, sur monoplan Antoinette, qui établit le record de hauteur à 150 mètres.” Assiste par hasard, rue de Rennes, à la performance du comte de Lambert qui survole Paris.

Mai 1910 Après un trop long séjour dans un salon de coiffure, et quelques semaines éprouvantes comme manœuvre dans une raffinerie de sucre, décide de revenir à la corderie chez Leroy et Jérôme, à la Corderie de la cité. Se spécialise et distingue dans les travaux d’épissure. Adhère à la société Montgolfière qui a pour objectif de perfectionner, développer et rendre accessible ce moyen d’ascensionner.

Fin 1910 Exposition aéronautique du Grand Palais, durant laquelle la société La Montgolfière tient un stand. L’exposition de ses travaux -nœuds, épissures, transfils - le fait remarquer par le directeur de la société Zodiac, sise à Courbevoie, où il entre bientôt. Au conseil de révision, il est ajourné pour faiblesse de constitution.

Dans la société Zodiac, participe à la construction de ballons de siège pour l’armée, ainsi qu’au montage à Saint-Cyr, de grands dirigeables. Se spécialise dans le travail sur fil d’acier. Parallèlement, il se perfectionne en photographie - sa première passion - et devient le photographe officiel de la société.

1912 Adhère à l’Union des Cerfs-Volantistes de France (UCVF), créée par les frères Frantzen, dont il devient un ami.

Juin 1912 Participe au grand meeting d’aviation de l’aéroclub de l’ouest d’Avrillé. Circuit triangulaire: Angers-Cholet-Saumur.

Ateliers Zodiac à Puteaux, 1911
Félix Peaucou, debout à droite
dans les ateliers des cordiers de Zodiac à Puteaux,
1911-1912.

18-25 août 1912 Participe au meeting de Spa, en Belgique, en tant que membre de l’UCVF. Y fait la connaissance du Capitaine Saconney, cerf-volantiste .

Octobre 1912 Incorporé - en raison de sa faiblesse de constitution - dans les services auxiliaires de l’armée avec la classe 1911.

Dirigeable rigide Spiess
Dirigeable rigide “Spiess” 14 000 m3 - vue générale de la structure en cours de construction et intérieur du hangar - 1912.
ouvriers travaillant à la suspension
Zodiac, ouvriers travaillant à la suspension et à l’appareillage du “Commandant Coutelle”. 9 000 m3 - Saint-Cyr. René Orion en haut et Félix Peaucou en bas. Août 1912

1912Cette année 1912 voit, dans l’armée, la création du premier groupe aéronautique qui comprend trois compagnies: la 1ère pour les ballons, la 2ème pour les dirigeables et la 3ème pour l’aviation. Elle est basée à Sartory. À la Ménagerie, entre Versailles et Saint-Cyr, création d’un atelier de recrutement des recrues destinées à l’aéronautique, avec stage et examen d’admission. Quatre employés de la société Zodiac, dont Félix Peaucou, sont directement incorporés dans l’aéronautique militaire, sans passer par le stage et l’examen.

Novembre 1912 Envoyé de Satory à Meudon, centre réservé aux auxiliaires.Vie monotone de bureau pendant cinq mois, à laquelle il fait tout pour échapper. Y contacte le capitaine Saconney, qui lui promet de penser à lui.

Fin Mars 1913 Rejoint enfin la section automobile des cerfs-volants montés, en subsistance au fort d’Issy et composée d’une vingtaine de personnes. À sa grande satisfaction, le statut d’auxiliaire de Félix Peaucou est de fait, sinon officiellement, enterré. La section est commandée par le capitaine Saconney, assisté du lieutenant Chollet. Sorties et entraînements quotidiens à Saclay.

Verso avec légende de la photo

Équipe de Cerfs Volistes envoyés sur l'Edgar Quinet pour y effectuer des expériences de cerf-volants montés sous les ordres du Capitaine Saconney et du lieutenant Chollet en mai et juin 1913 au cours de grandes manœuvres navales qui réunirent en Méditerranée trois escadres.
De gauche à droite, debout : Taté, cordier ; Barbentin, mécanicien ; Roch Donzella, secrétaire du Capitaine ; Loelé, tailleur ; Robert Dumontet, mécanicien.
De gauche à droite, assis : Ullen, cordier ; le caporal Papillon et Félix Peaucou cordier et photographe.
Photographie prise sur la plage arrière du bateau par le Lieutenant Chollet.

Équipe de Cerfs-Volistes détachés pour les expériences du capitaine Saconney sur le Edgar Quinet, mai-juin 1913.
Équipe de Cerfs-Volistes détachés pour les expériences du capitaine Saconney sur le Edgar Quinet, mai-juin 1913.

Fin avril 1913 La section est envoyée à la place forte de Belfort. Félix Peaucou cumule les fonctions de cordier et photographe de la section.

Mai 1913 Fait partie des huit hommes de la section envoyés aux Grandes manœuvres navales en Méditerranée (Toulon, Bizerte, Tunis, Corse, Marseille), réunissant 72 bateaux au port d’attache de Toulon. Embarque sur le croiseur Edgar-Quinet qui, les années précédentes, avait déjà servi à des expériences de planeurs et de cerfs-volants. La vitesse du bateau (21 nœuds) permet de suppléer à la faiblesse du vent (2-3 m/s). Félix Peaucou a pour mission le reportage photographique des expériences de cerfs-volants.

Septembre 1913 Retour à Satory et à la Ménagerie (base de la section). Reste cantonné à la Ménagerie jusqu’à la déclaration de la guerre. Déplacement à Toul.

Octobre 1913 Baptême de l’air à Trappes

Octobre et novembre 1913 Grandes manœuvres aériennes à la frontière de l’Est ( à l’époque en face de Metz) avec cerfs-volants, drachen et ballons-sondes. Félix Peaucou cumule les fonctions de photographe, de cordier arrimeur et d’instructeur des nouvelles recrues.

Novembre 1913 Constitue avec deux camarades un groupe de télégraphistes sans fil.

Décembre 1913 Exposition aéronautique du Grand-Palais.

Mars-Mai 1914 Manœuvres de Toul. Participe à de nombreuses ascensions.

Juin 1914 Retour à la Ménagerie ; projet de constitution d’une deuxième section de cerfs-volants.

Photo prise lors du record

17 avril 1914
Devient à Villey-Saint-Etienne,
recordman de France
de hauteur en cerf-volant: 650 m

Lire le récit de l’ascension

1914/1918
Équipe de la Ménagerie
Équipe de la Ménagerie, presque au complet. Juin/Juillet 1914

Août 1919 Enfin démobilisé et retour à la vie civile.

1922 Se marie avec Marguerite Touchais, née en janvier 1900, elle-même orpheline de père et de mère, d’une famille anciennement installée dans l’île de Béhuard.

1922 Le couple a une fille, nommée Yvonne. Ce sera le seul enfant du foyer.

Le Petit Parisien 1924

Grand Prix du Travail, citation dans Le Petit Parisien, 1924. Détail

Remobilisé en 1938, puis en 1939, il est bientôt libéré, vu son âge, des obligations militaires.

Il quitte son emploi dans une firme aéronautique après l’armistice pour ne pas avoir à travailler pour l’Allemagne et se réfugie en Anjou. Après la guerre, il remonte sur Paris, et travaille jusqu’à sa retraite dans une maison d’imprimerie sise à Levallois-Perret.

Il décède à Paris durant la semaine sainte
de l’année 1980, âgé de presque quatre-vingt-dix ans.

C’est un de ses trois petits-enfants qui lui dédie ce site.